Les substances amères - un cadeau sain de la nature

Hippocrate, Hildegard von Bingen, Paracelse : ils font tous partie du Who's who de la médecine - et ils ont tous étudié ou utilisé les effets étonnants des substances amères naturelles, présentes sous forme de composés chimiques dans certaines plantes. Notre fondateur, Sebastian Kneipp, fait également partie de cette longue liste d'"aficionados de l'amertume". Dans son ouvrage principal "Meine Wasserkur" (Ma cure d'eau), il décrit les effets de différents remèdes contenant des substances amères qu'il utilisait dans ses traitements sur la digestion et autres : une tisane de trèfle amer est saine et "excellente pour l'estomac", une préparation à base de millefeuille est "le meilleur remède contre les aigreurs d'estomac" ... et la gentiane, l'achillée millefeuille ainsi que le plantain lancéolé devraient de toute façon faire partie intégrante de toute petite pharmacie familiale.

Convaincu qu'il existe une herbe pour presque chaque maladie, Kneipp a attribué à de nombreuses plantes contenant des substances amères un effet bénéfique sur la santé. Outre les plantes, le thème de l'alimentation, source de notre bien-être, occupe une place importante dans sa philosophie des cinq piliers. Nous combinons les deux : Celui qui veut faire du bien à son corps par une alimentation consciente fait bien de mettre au menu des aliments contenant des substances amères. Aujourd'hui, heureusement, de plus en plus de personnes soucieuses de leur santé se décident à le faire - d'autant plus que pendant longtemps, les substances amères ont connu un sort plutôt amer : En raison de l'aversion largement répandue pour les goûts amers, ils ont été systématiquement éliminés des aliments, notamment des fruits et des légumes, pendant de nombreuses décennies.

Bien qu'elles ne soient pas des nutriments à proprement parler, les substances amères végétales présentes dans notre alimentation ont des effets étonnamment variés. La lactucine et la cynarine en sont les meilleurs exemples : cette dernière, que l'on trouve entre autres dans les artichauts, est réputée pour stimuler la production de bile et donc la digestion. Les amateurs de salades amères peuvent compter sur l'effet apaisant de la lactucine. En dehors de ces effets spécifiques, les substances amères sont généralement recommandées comme "animateurs" d'une digestion saine - ce qui fait des aliments contenant des substances amères une entrée optimale en cas de repas gras et copieux.



L'estomac, l'intestin et la bile se réjouissent donc d'un apport régulier en substances amères. Et que ceux qui font déjà la grimace se rassurent : nos papilles gustatives réagissent certes plus fortement au goût amer qu'au goût sucré - mais il est assez facile de les entraîner. En outre, de nombreux aliments amers peuvent être parfaitement combinés avec des ingrédients au goût différent. Il suffit de prendre des légumes amers comme l'artichaut, l'aubergine, la chicorée, le chou chinois, l'endive, le fenouil, le poivron vert, les choux de Bruxelles et la roquette : ils font tous partie intégrante d'innombrables recettes délicieuses - tout comme les herbes aromatiques comme le romarin ou la sauge - et s'harmonisent par exemple parfaitement avec le goût fruité et acide des tomates. À propos de goût : le chocolat à haute teneur en cacao, le café, l'absinthe (sous forme de thé ou de jus) sont également considérés comme des fournisseurs généreux de substances amères pour une meilleure digestion.

Il en va de la nourriture amère comme de la nourriture épicée : Alors que l'une savoure tranquillement, l'autre a les oreilles qui fument au moindre degré de piquant. En ce qui concerne les aliments amers, cela peut même avoir des causes génétiques ; c'est du moins ce que suggèrent des recherches présentées en 2019 lors d'un congrès de l'Association américaine de cardiologie¹ : selon ces recherches, le fait que certains aliments nous paraissent exceptionnellement amers dépend d'un gène spécifique et de ses sous-variantes. De tels "super-goûteurs" évitent alors naturellement tout ce qui est amer.

D'ailleurs, si l'on souhaite orienter davantage son alimentation vers les substances amères tout en prenant des médicaments, il est préférable de demander un avis médical au préalable. En effet, des interactions indésirables peuvent se produire (par exemple dans le cas du jus de pamplemousse combiné à certains hypocholestérolémiants)².